Une poésie qui questionne notre monde abîmé, qui cherche des chemins pour remonter la pente, ne pas tomber. Des mots qui crèvent nos écrans comme des fertilisateurs de vie, malgré tout. Les recueils de Thierry Raboud ont la tension du manifeste, l’élan de la résistance. Porte-voix d’une génération, le poète tend la main aux lectrices et lecteurs dans un appel à la solidarité face à ce qui vient. Cette voix et ce cheminement n’attendent que de grandir, de s’affirmer encore.
Le jury des Bourses et Prix culturels 2023
Thierry Raboud a reçu une Bourse culturelle lors du Rendez-vous culturel Leenaards du 12 septembre 2023 au Théâtre Vidy-Lausanne (à revoir en replay).
Poète et critique littéraire, Thierry Raboud (*1987) est formé en musique, français et philosophie aux Universités de Lausanne et de Fribourg ainsi qu’à la Haute École de musique de Lausanne. Sa pratique artistique se développe à la croisée des arts et des médiums, entre performance, installation et publication.
Ses poèmes, creusant un sillon minimaliste et sonore, expriment les incertitudes contemporaines et la vulnérabilité d’être au monde. Brandi face à la numérisation du réel, son premier recueil, Crever l’écran (éd. Empreintes, 2019), est lauréat du Prix Pierrette Micheloud. En 2022, son poème parabolique Terres déclives (éd. Empreintes) interroge les possibilités d’habiter le déclin, de grandir dans ce qui diminue. Composé à la machine à écrire sur un rouleau de plusieurs mètres à l’occasion d’une résidence au Musée Jenisch de Vevey, il est lauréat du Prix Tirage Limité de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne ; Terres déclives fait également l’objet d’une lecture-performance électronique.
Thierry Raboud publie également en revue et collabore régulièrement avec d’autres créateur.trice.s et musicien.ne.s. Il a notamment publié deux livres d’artistes : (dehors) avec le photographe William Gammuto et Lavaux d’ombres avec l’illustrateur Tassilo Jüdt. En 2023, il est écrivain en résidence à la Fondation Jan Michalski.
J’écris car le monde en crise me semble nécessiter de nouveaux mots, de nouvelles formes, de nouveaux imaginaires collectifs. Mes textes poétiques, que je déploie volontiers en installations, performances ou dialogues artistiques, interrogent le malgré tout, manifestent le désir de faire face et de résister activement. J’écris pour persévérer.