Carla Demierre séduit par sa polyvalence, sa curiosité, son expérience aussi, qu’elle utilise au service d’aventures sans cesse renouvelées. Plasticienne sonore, mais aussi autrice, on peut dire d’elle qu’elle est intensément en quête et à l’écoute du monde, des gens, du visible et de l’invisible. Elle s’emploie à rassembler les traces de ce que l’on croit disparu, puis à restituer ce qu’elle capte avec précision et fidélité dans une poétique qui lui est propre.
Le jury des bourses et prix culturels 2021
Carla Demierre a étudié les arts visuels à Genève et la création littéraire à Montréal, où elle a mené une recherche autour de la question du montage en littérature. Ses textes mélangent poésie et narration, expérimentation formelle et cut-up documentaire. Elle est notamment l’autrice de Ma mère est humoriste (éd. Léo Scheer, 2011), Autoradio (éd. Héros-Limite, 2019) et Qui est là ? (éd. Art&fiction, 2020).
A côté des livres, elle explore d’autres manières de publier ses textes avec la lecture, la diffusion sonore, le podcast, l’envoi postal ou le fanzine. Elle vient par exemple de déposer un roman à la Brautigan Library, qui accueille des manuscrits non publiés.
Toujours en dehors du livre, elle collabore avec des artistes, parmi lesquel.les Fabienne Radi, Didier Rittener, Célia Houdart, Gilles Furtwängler ou Perrine Valli. Basée à Genève, elle enseigne les pratiques d’écriture à la Haute école d’art et de design (HEAD) et mène en parallèle une activité de programmation. Il y a notamment eu le cycle Voix off au Mamco (2012-2017) et les Mondes parlés au Centre d’art contemporain de Genève (depuis 2017). En septembre 2020, elle a inauguré L’Heure du thé au Grütli, une série de podcasts et de rencontres autour de la fabrique du texte.
Mes textes mélangent poésie et narration, jeux formels et cut-up documentaire. Je suis une glaneuse, au sens où l’entend Agnès Varda, collectant des pépites mais aussi tout ce qui est oublié dans le langage et qui peut encore servir. Je m’intéresse souvent aux histoires de familles, de femmes et de fantômes. J’aime enregistrer des voix. La littérature que je cherche est indocile, expérimentale et ouverte.