Dans cette période où les choix de production pénalisent bon nombre d’artisan·e·s des arts de la scène, Lola Sacier a su se réinventer, sans perdre son âme, pour aller à la rencontre d’autres formes et techniques. Ces métiers dits de l’ombre tels que celui de peintre en décoration sont à entretenir. Car, bien que fragiles, ces artisans et artisanes font souvent la différence lors d’un spectacle, tant leurs apports artistiques sont précieux.
Le jury des bourses et prix culturels 2021
Née à Paris en 1988, Lola Sacier vit aujourd’hui à Lausanne, où se trouve aussi son atelier. Après l’obtention d’un CFC de peintre en bâtiment en 2008, elle travaille pendant une année au centre d’orientation et de formation professionnelles (COFOP) comme encadrante, période durant laquelle elle suit des cours de pédagogie à l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP).
Résolument attirée par le domaine artistique, elle suit ensuite une formation auprès de l’Institut de peinture décorative de Paris (IPEDEC), où elle obtiendra un 3e prix ainsi que son diplôme de peintre en décors de théâtre.
De retour en Suisse, elle partage son activité entre la production de peinture décorative pour des décors de théâtre, des expositions muséales et des décors pour des tournages et l’enseignement au COFOP et à l’Ecole vaudoise de la construction, où elle crée un cours d’initiation à la peinture décorative pour des maîtrises fédérales.
Ses démarches sont hybrides et à la croisée de plusieurs traditions. Ainsi, lorsqu’elle mène une recherche pour des metteur·euse·s en scène ou des scénographes, elle part souvent d’une image ou d’une peinture de référence afin d’en modifier l’échelle pour la rendre à taille réelle, ce qui implique une recherche à la fois technique, matérielle et chimique pour arriver à la forme et au résultat voulu.
A l’instar de ma formation et de ma pratique, qui sont le résultat de différentes traditions, expériences et connaissances, je souhaite donner une dimension syncrétique à ma démarche. J’ambitionne de commencer un nouveau projet qui mettra en relation plusieurs de mes intérêts actuels, autour de la toile peinte à travers la réinterpretation du suminagashi et du papier marbré.