Artiste franco-caribéen basé à Lausanne, Lucas Erin a développé sa pratique à partir d’une pensée pluriculturelle ouverte à une esthétique de l’interhumain, de la rencontre, de la proximité et de la résistance au formatage social. Son projet de sentimenthèque — directement inspiré par la pensée de l’écrivain Patrick Chamoiseau et du concept de créolité du philosophe Edouard Glissant — se fonde sur un patrimoine culturel lié à la thématique de la catastrophe dans les Caraïbes. Ouverte, poétique et dûment référencée, sa démarche plastique est durablement ancrée dans la contemporanéité.
Le jury des bourses et prix culturels 2022
Lucas Erin (*1990) est un artiste d’origine martiniquaise basé à Lausanne. Diplômé en Arts visuels à l’École cantonale d’art de Lausanne, en 2016, il a, parallèlement à ses études, concilié une pratique plastique et curatoriale à la Happy Baby Gallery, un espace d’art fondé avec Jean Bourgois, à Crissier. Son travail s’articule à travers les médiums de l’installation, de la sculpture et de la vidéo. Inspirés par les enjeux développés dans les études et théories postcoloniales, ses dispositifs interrogent le public sur ses positions et attitudes dans des contextes particuliers ; il peut s’agir de la simple idée d’une rencontre, du sentiment d’agir contre son jugement ou de la question du repli sur soi. Dans ses installations, chaque objet joue une voix d’un ton différent, du bas vers le haut, du fort au vulnérable.
Dès la fin de ses études, Lucas Erin s’est concentré pendant plusieurs années sur les aspects collectifs de sa pratique et de ses réflexions en s’impliquant dans divers espaces d’art indépendant à Paris tels que la Colonie ou Doc!. Il a exposé entre autres à la galerie Allstars (Lausanne), au Musée cantonal d’art de Lausanne, au Sunsworks (Zurich) et au Helmaus (Zurich).
Je travaille sur un ensemble de pièces autour des énergies nécessaires à produire du commun. Il s’agit d’une série d’installations et de vidéos qui questionnent les concepts de finitudes et l’idée de la catastrophe. En référence à la pièce de théâtre Une tempête d’Aimé Césaire, c’est une recherche de dispositifs engendrant une perte de repères pouvant être utilisée comme un vecteur de création de nouvelles solidarités.