Séduit par l’enthousiasme communicatif de Carlos Bertão à témoigner des trésors de lyrisme d’un instrument rarement mis en lumière – le basson, décliné dans ses différentes factures historiques –, le Jury a également été sensible à la mise en valeur d’un domaine – celui de la musique ancienne –, pôle d’excellence de longue date de la Haute école de musique de Genève. Le Jury se réjouit de découvrir de quelle manière ce musicien brésilien va réussir à transmettre sa passion à un plus large public que celui des seuls aficionados du baroque.
Le jury des Bourses et Prix culturels 2023
Carlos Bertão a reçu une Bourse culturelle lors du Rendez-vous culturel Leenaards du 12 septembre 2023 au Théâtre Vidy-Lausanne (à revoir en replay).
Carlos Bertão (*1987) est né à Rio de Janeiro au Brésil. Bassoniste, il s’est spécialisé dans les instruments historiques et bénéficie d’une double expérience en musique symphonique et opéra après avoir joué avec le Theatro Municipal de Rio de Janeiro et l’Orchestre symphonique national du Brésil. En 2017, il remporte le premier prix de Musique de Chambre du Festival Villa-Lobos avec le Trio d’anches de Rio de Janeiro, et le deuxième prix du Concours de l’Association brésilienne des anches doubles (premier prix non attribué). Passionné par la recherche artistique, il a notamment interprété le répertoire de basson solo du compositeur brésilien Francisco Mignone, en enregistrant pour la première fois la Sonatina para fagote solo.
Son intérêt pour divers styles musicaux l’a mené à Genève en 2018, où il a pu collaborer avec des orchestres comme l’Orchestre de la Suisse romande (OSR). Dans le domaine de la musique ancienne, il co-crée en 2022 le spectacle Edipo re à partir de morceaux d’opera seria inédits collectés dans des archives italiennes, dans le cadre du projet de recherche Pasticcio alla napoletana mené par Leonardo García Alarcón à la HEM.
Carlos Bertão est professeur à l’Académie internationale des arts du Léman (l’AIDA-Léman), à Gland. En 2023, il finit son master en basson historique dans la classe de Giulia Genini, à la Haute école de musique de Genève (HEM).
Je cherche à imprimer dans mon jeu des émotions sur lesquelles le public peut projeter les siennes. Dans ce projet, je vais explorer ce lien particulier que mon instrument peut tisser avec la voix, cet instrument de l’âme. Je vais explorer cette intimité, et chercher à renouveler le défi que les musicien.ne.s du passé partagent avec nous, là où les distances historiques ne nous éloignent pas : trouver du sens à nos pratiques, transmettre, savourer ensemble à travers le son, l’aventure de l’humain.
