Entre production virtuelle, vidéo, performance et démarche conceptuelle, Simon Senn se joue habilement des moyens de création et des modalités de présentation propres à la scène artistique contemporaine face à la prégnance du tout digital. Sur scène ou derrière l’écran, il propose des œuvres surprenantes mêlant avatar et autres créations numériques impliquant le·la spectateur·trice dans un questionnement identitaire des plus actuels. Il interroge également les mécanismes de perception d’une œuvre d’art dans son rapport rendu aujourd’hui complexe entre la réalité et la fiction sous l’angle de la manipulation digitale et du règne des fake news.
Le jury des bourses et prix culturels 2021
Simon Senn est né en 1986 et vit à Genève. Il a obtenu un Bachelor of Fine Arts à la Haute école d’art et de design – Genève (HEAD) et un master à la Goldsmiths University à Londres. Au premier abord, son travail semble suggérer qu’il est un artiste socialement engagé, s’élevant contre un certain type d’injustice. Pourtant, ses œuvres révèlent parfois une approche plus ambiguë, explorant des apories plutôt qu’articulant des critiques adressées. Même si ses vidéos ou installations sont normalement basées sur une certaine réalité, une fiction s’y mêle souvent.
Be Arielle F est sa première proposition pour la scène, avec laquelle il a reçu le 2e Prix d’encouragement pour les arts de la scène Premio, en 2019. Peu après, pendant la crise sanitaire, une version live stream et adaptée du spectacle est proposée en digital par le Théâtre Vidy-Lausanne.
Représenté par la Galerie Nicola Von Senger à Zurich, Simon Senn a exposé dans de nombreux lieux, dont la Biennale de Liverpool, The Institute of Contemporary Arts à Londres et le Kunstmuseum Bern. Son œuvre L’hôtel des sapins se trouve au sein de la collection du Kunsthaus Zürich.
Simon Senn a reçu le Swiss Performance Art Award, le Prix fédéral d’art et le Prix Kiefer Hablitzel. Il enseigne la réalité virtuelle à la HEAD – Genève.
Je travaille en ce moment sur un projet en collaboration avec Tammara Leites, une développeuse informatique. En nourrissant un modèle existant avec mes données personnelles, nous avons créé dSimon, une intelligence artificielle écrivaine qui est en quelque sorte un double numérique de moi-même. Le comportement de dSimon ne cesse de nous surprendre et nous avons décidé de témoigner de cette expérience en mettant en place une performance.