Arnaud Sancosme travaille dans le registre d’une abstraction géométrique référencée selon le postulat que toute proposition artistique renvoie à des images préexistantes. Multipliant les sources iconographiques empruntées aux sphères personnelles et publiques, variant les supports comme les techniques, il s’affranchit dès lors des codes usuels et choisit une position à certains égards libertaire, voire poétique des plus prometteuses face à cet héritage revisité notamment sur la scène artistique romande, dès les années 1980.
Le jury des bourses et prix culturels 2021
Né en 1995, Arnaud Sancosme vit et travaille à Genève. Diplômé d’un bachelor (2018) et d’un master (2020) de la Haute école d’art et de design – Genève (HEAD), il y développe une pratique de la peinture sur toile mêlant figuration et abstraction dans des aplats vibrants et colorés. Au terme de ses études, il est récompensé du Prix des Galeries, qui l’amène à exposer à la Galerie Joy de Rouvre à Genève (2021), en compagnie de Diane Rivoire. Puis il présente son travail dans différentes expositions collectives dans des espaces tels que Le Labo et L’Espace Forde (Genève) ou Le Terminus (Renens).
En parallèle de la peinture, il a une pratique de musicien studio et live, notamment avec le projet PRUNE, pour lequel il écrit et compose. Le groupe se produit sur de nombreuses scènes de Romandie. Il sort son premier album, intitulé Les pensées, en 2020, et un second, Les Oscillations, en 2021.
Alors que la musique offre un langage poétique et intimiste, les peintures constituent un univers de formes empruntées au réel, soustrait de quelques éléments afin d’élaborer un jeu abstrait. Des images qui s’élaborent patiemment dans le plaisir du geste, de la couleur, de peindre.
Mon travail consiste en une peinture exploratrice, jouant d’une abstraction limite, constituée de compositions géométriques, de monochromes et de shaped canvas. Elle se développe autour d’une constellation de sources photographiques, imprimées, ou encore de collages que je conserve patiemment avant d’en faire la traduction en peinture.
Ainsi, le temps sédimente ces collections et fait émerger les images qui s’imposent par leur à-propos, par les multiples imbrications qu’elles tissent avec l’actualité et l’histoire de l’art. C’est également une pratique attachée à sa géographie, qui fait suite à une peinture romande et confronte une radicalité picturale avec des images plus intimes, des gestes sensibles et une pose de la couleur délicate au pinceau levé.