Lauréate du Prix de poésie C. F. Ramuz en 2016 pour son recueil Fondations (Éditions Empreintes) et autrice d’une formidable déambulation dans Le Caire avec Warda s’en va (Éditions la Baconnière, 2021), Pierrine Poget ne cesse de se demander comment réduire l’éloignement avec autrui, sans pour autant le nier ?
Mais aussi comment restituer la mémoire du vivant, selon quelles sources, quelles traces? C’est l’objet de son prochain travail, destiné à exhumer, par l’écriture poétique, des vies enfouies dans des archives rédigées par des auteurs et autrices anonymes.
Le jury des bourses et prix culturels 2022
Pierrine Poget (*1982) publie, depuis 2013, des textes courts et fragmentaires : des poèmes, des carnets, des essais.
Après des études de lettres, elle rejoint l’Institut littéraire suisse de Bienne (2013-14). Venue pour écrire, elle en ressort presque aussitôt, pour la même raison : « il est trop tard pour aller à l’école », explique-t-elle. Les brouillons rédigés durant ce semestre mèneront toutefois à la publication de l’ouvrage Fondations (Empreintes, 2017), distingué par le Prix de poésie suisse C. F. Ramuz, traduit en espagnol (Eloisa Cartonera, Buenos Aires, 2019) et à paraître en néerlandais (Poëziecentrum, Gand, 2023). Elle publie en 2020 le récit poétique La Barque et le Cavalier dans la revue Po&sie (Belin, Paris) et un an plus tard, son premier texte en prose, Warda s’en va. Carnets du Caire (La Baconnière), est sélectionné pour le Prix Médicis Essai.
Pierrine dessine, peint, regarde les peintres, aime le cinéma, la radio, le son. Elle fait usage de l’écrit comme d’une page, d’un micro, de ciseaux et de colle. Son premier texte, paru en 2006 dans la revue À bras le corps, aujourd’hui disparue, fait état de ce goût pour le montage. Elle le relit de temps à autre pour ne pas perdre de vue ce premier état des choses, ce point de pivot entre les images et le langage.
Ce qui m’intéresse dans l’écriture c’est le hors-champ, ce que le hors-champ fait au mot, comment il l’emplit de durée et de récit. Et c’est comme poète que les éditions MetisPresses m’invitent à rejoindre leur collection ArchVives, consacrée aux ego-documents et à la puissance d’évocation de ces archives bien particulières.