Sandar Tun Tun convie le son à matérialiser l’espace et à questionner les relations sous un angle philosophique. L’on se délecte dans une écoute active et introspective, imprégnée subtilement de références culturelles, au fil d’une narration abstraite. La Bourse Leenaards lui permet d’orienter son travail de recherche sur la Birmanie, enregistreur et carnet de notes à la main, pour poursuivre sa quête sociétale à travers l’écoute et le son.
Le jury des bourses et prix culturels 2022
Sandar Tun Tun (*1989) construit son travail autour de la fabulation, de nouvelles alliances et de trajectoires collaboratives. À la fois artiste, chercheur.euse, DJ et compositeur.trice, elle développe une pratique sonore, spatiale et performative centrée sur l’écoute en tant que réactivité sensible et critique.
Ses installations, compositions, performances, sets audiovisuels et écritures collectives sont issus de recherches sur l’espace social de la musique, les conditions de coexistence au sein de cultures dominantes, tout comme la relation entre technologie et spiritualité, colonialisme et genre, écologies non humaines et conscience collective. Son travail sonore va de l’informatique musicale à l’électronique expérimentale club, en passant par la musique électroacoustique. Sa démarche soulève des questions de positionnalité dans l’écoute, ce qui l’amène à développer un langage autour de la spatialisation du son.
Sandar Tun Tun incarne différentes identités musicales : Nay Thit (DJ, producteur.trice.x), SD S (noise, musique électronique) et est aussi une moitié de BARE-TT, un duo de musique expérimentale formé en 2016 avec la chercheuse, biologiste et artiste Katia Barrett. BARE-TT est un projet audiovisuel conceptuel qui explore les possibilités de narration sonore à la croisée de la science-fiction féministe queer et des relations symbiotiques du vivant.
Ma pratique est un lieu d’échange et de rencontre, de co-composition dans lequel on expérimente ensemble des méthodologies de création multiples, qu’elles soient artistiques, sociales, esthétiques ou relationnelles. Les théories queers et anticoloniales ont une grande importance dans mes recherches actuelles sur les questions de transmission, d’incarnation et de possibilité d’espaces transgressifs à l’intersection entre musique, spiritualité et performance.