Le metteur en scène Luc Birraux est porté par un talent déjà confirmé, en particulier par les réussites récentes menées à la tête de sa compagnie Operatic, balayant tout le spectre du baroque au contemporain. Le Jury est impatient de découvrir le fruit prometteur de l’une de ses quêtes artistiques futures, consistant à raconter rien moins que le voyage du Saint Graal depuis le mont Golgotha jusqu’aux balbutiements de la geste arthurienne en suivant l’épopée de Joseph d’Arimathie.
Le jury des bourses et prix culturels 2021
Né en 1989, Luc Birraux est titulaire d’un master de saxophone à la Haute école de musique de Lausanne (HEMU) et d’un Certificate of Advanced Studies (CAS) en dramaturgie de l’Université de Lausanne et de La Manufacture — Haute école des arts de la scène.
Bien que sa carrière de musicien l’amène à se produire avec les plus grands chefs d’orchestre – tels que Yuri Temirkanov, Valery Gergiev, etc. – , il cherche constamment à se rapprocher du texte et de la musique scénique. En 2015, il est reçu à l’Académie du Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, où il participe à des ateliers avec Peter Sellars, Katie Mitchell et Robert Carsen.
Il est ensuite engagé, en 2016, en tant que dramaturge à l’Opéra royal de la Monnaie à Bruxelles, puis au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence. En 2019, il travaille aux côtés du metteur en scène Alain Maratrat pour La Double Inconstance de Marivaux au Théâtre académique de la jeunesse (RAMT), à Moscou.
Depuis deux ans, il est assistant à la mise en scène au Grand Théâtre de Genève, où il collabore avec des metteurs en scène tels que Daniele Finzi Pasca, Luc Perceval, Laurent Pelly, Robert Wilson, Sidi Larbi Cherkaoui, Milo Rau ou encore Peeping Tom. Parallèlement à cela, il crée la compagnie Operatic afin de servir une vision renouvelée du genre opératique en tant que geste artistique interdisciplinaire par nature. Luc Birraux signe ainsi plusieurs mises en scène et réalisations, dont l’opéra de chambre L’Ombra d’Ugo Bottacchiari et le photo-roman La Disparition d’après l’œuvre de Georges Perec. En 2020, il a créé le spectacle jeune public Mon Premier Récital pour le Grand Théâtre de Genève, puis il écrit et met en scène le spectacle Traviata pour cette même institution.
Ma démarche est vouée à la création d’un art vivant où l’opéra s’immisce sans cesse, non comme un genre, mais avant tout comme un procédé. L’opéra, c’est l’interdisciplinarité par excellence. C’est le lieu où les artistes engagent leurs disciplines dans une approche imprudente et totale de l’inexprimable. Au centre, il y a la vocalité. Alors je tente de créer des spectacles où ces choses-là résonnent.