Né en 1924 à Villars-Mendraz, Freddy Buache s’installe dans les années 30 dans la capitale vaudoise, qu’il ne quittera plus. En 1945, sa rencontre avec Henri Langlois, Directeur de la Cinémathèque française, lors d’une exposition de cette institution au Palais de Rumine, donne à sa carrière une orientation décisive.
Parallèlement à la création, avec Charles Apothéloz, de la Compagnie des Faux-Nez, pour laquelle il est acteur et adaptateur du scénario de Sartre, Freddy Buache participe à la création du Ciné-Club de Lausanne en 1946 et, deux ans plus tard, à celle de l’Association Cinémathèque suisse. De 1949 à 1959, il est rédacteur du journal d’art Carreau puis de Carré Rouge, dont 12 numéros paraîtront.
Parallèlement à cette activité, il travaille comme journaliste libre et critique de cinéma pour la Nouvelle Revue puis la Tribune de Lausanne, devenue Le Matin en 1984, et la Télévision suisse romande.
1950 est l’année du célèbre «Bal du cinéma», qui devait marquer le départ avorté d’une Cinémathèque suisse ?nalement créée en 1951. Freddy Buache en assure la direction de 1951 à 1996. Celle-ci acquiert le statut de fondation en 1981, année où elle s’installe au Casino de Montbenon. 1981 est aussi l’année où Jean-Luc Godard adressse sa «Lettre à Freddy Buache».
Dès 1964, celui-ci est, durant cinq ans, codirecteur du Festival de Locarno. En 1992, il est nommé privat-docent à l’Université de Lausanne, où il enseigne l’histoire et l’esthétique du cinéma.
Auteur d’une trentaine d’ouvrages publiés à Paris, à Lyon et à Lausanne, Freddy Buache dirige deux collections à L’Age d’Homme, qui réunissent aujourd’hui plus de cinquante livres.
Freddy Buache est lauréat de plusieurs prix, dont le Prix de Lausanne (1985), le Prix Maurice Bessy (remis dans le cadre du Festival de Cannes 1986) et le Léopard d’Honneur du Festival de Locarno 1998.
Le Prix que la Fondation Leenaards remet cette année au fondateur de la Cinémathèque suisse est un témoignage de reconnaissance pour la soif inextinguible de poésie, l’esprit visionnaire et l’engagement farouche qui ont amené Freddy Buache à faire de Lausanne un haut lieu de l’art cinématographique.
Le Jury