Durant ses études classiques, puis de science politique, à Lausanne, Bertil Galland est frappé par la qualité des écrivains romands, peu reconnus au début des années 1950. Il s’étonne du nombre des chefs-d’œuvre oubliés et des manuscrits restés inédits.
Devenu proche des poètes anciens et rassemblant les nouveaux, il imprime à la littérature suisse de langue française un élan qui vaut à celle-ci une réputation internationale.
Bertil Galland œuvre à cet objectif par les Cahiers de la Renaissance vaudoise, en coédition avec Gallimard et Grasset, puis par sa propre maison d’édition, dirigée parallè-
lement à sa vie de grand reporter au quotidien 24 heures. Il convainc ce quotidien de créer un secteur «livres», qui diffuse les collections Livre du mois, Ecrivains, Visages sans frontières et l’Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud. Ce vaste travail documentaire, poursuivi aujourd’hui avec Le savoir suisse, une collection en format de poche éditée par les Presses polytechniques et universitaires romandes, est mené à chef tandis que Bertil Galland réunit à des rencontres régulières des poètes, autour de Chappaz, Corinna Bille, Chessex, Bouvier et bien d’autres. De là sont nés la revue Ecriture, le Prix de découverte Georges-Nicole ou la publication d’auteurs alémaniques traduits dans la collection ch. Entre-temps, les
événements mondiaux, guerres, élections à la Maison Blanche ou Révolution culturelle, appellent Bertil Galland aux Etats-Unis, où il s’est formé en 1958-1959 comme journaliste, en Israël, au Vietnam, dans la Chine de Mao, en Afrique noire, en URSS et en Scandinavie, dont il pratique les langues. Ces reportages lointains ont donné les thèmes de ses propres livres, à côté de portraits d’artistes, Princes des marges et Fortes têtes, de traductions de poèmes et d’un roman, Luisella, où s’expriment ses attaches avec l’Italie et la Suède.
Né à Leysin en 1931, Bertil Galland, père de quatre enfants, vit depuis 1996 en Bourgogne.