Anne Perrier est née à Lausanne en 1922. C’est au cours de ses études dans cette ville qu’elle découvre la Poésie, qui d’emblée lui paraît être la voie royale de la littérature. En 1947, elle épouse Jean Hutter qui deviendra directeur des Editions Payot à Lausanne ou il créera la «Collection poétique d’écrivains romands». Il y accueillera, entre autres, Gustave Roud, Philippe Jaccottet, Maurice Chappaz, Corinna Bille. C’est là aussi que paraîtront plusieurs livres d’Anne Perrier. Leurs tirages sont épuisés puis repris par divers éditeurs, tels que l’Age d’Homme (coll. Poche suisse) et surtout en 1996 par les éditions de l’Escampette à Bordeaux (l’Œuvre poétique qui reprend aussi les publications ultérieures). En 1999, l’Unique jardin a fait l’objet d’une édition hors commerce (B. Blatter, Montreux), enrichie de gravures de Palézieux. De nombreuses traductions sont parues ou vont paraître. Actuellement, Anne Perrier prépare une monographie de J.-M. Baude, suivie d’un important choix de poèmes, annoncé pour début 2005 dans la collection Poètes d’aujourd’hui aux Editions Seghers, Paris. La revue «Ecriture 52» a rendu un très bel hommage à Anne Perrier, en célébrant un itinéraire poétique exceptionnel. De ce numéro riche des textes inspirés à quelques plumes parmi les plus fines de ce pays, nous extrayons deux passages de Gérard Bocholier: «Quarante années d’écriture, qui constituent un parcours d’existence et de littérature, mais qui frappent surtout par l’exceptionnelle unité des textes regroupés en un seul et maître livre: la voix retenue et inquiète, palpitante et secrète d’Anne Perrier n’a pas fondamentalement changé au fil des années. C’est bien là que se vérifie cette vérité que seule est digne de survivre aux emportements du temps une œuvre qui manifeste une réelle union en profondeur du style et de l’être intérieur, de l’écriture et du souffle ardent qui l’inspire.» «…Son langage poétique s’adresse à ce qu’il y a en nous de plus pur, à ce que nous sentons d’éternel en nous-même, puisqu’est classique ce qui donne gage pour l’éternel. Cette œuvre manifeste à cet égard un refus de tout ce qui emprisonne l’homme et le blesse dans ses liens, C’est ainsi qu’Anne Perrier tient à ce que sa poésie ne s’asservisse à aucune cause, ne s’enferme volontairement dans aucune cage idéologique. Poésie d’un être libre et assoiffé d’éternel, cette œuvre est celle d’un combat, du seul qui vaille vraiment la peine d’être vécu, celui de la grâce. Attentive, comme elle l’écrit, «aux appels des oiseaux et du vent», sa simplicité désarme et entraîne à la fois irrésistiblement. Elle m’apparaît, à ce titre, en ces temps de confusion et d’imposture, un très précieux recours, d’une vitale nécessité, pour les hommes d’aujourd’hui et de demain.»