La Fondation Leenaards distingue l’éminent slaviste, traducteur et essayiste, Georges Nivat. Personnalité incontestable et incontestée du monde slave au sens large, il a consacré son expertise et son travail littéraire à deux cultures et deux peuples qui aujourd’hui se livrent une guerre fratricide.
Le jury des Bourses et Prix culturels 2022
La guerre est à nos portes. Le Prix culturel 2022 résonne avec cette cruelle actualité, qui bouleverse profondément notre monde. La Fondation Leenaards distingue ainsi l’éminent slaviste, traducteur et essayiste, Georges Nivat. Personnalité incontestable et incontestée du monde slave au sens large, il a consacré son expertise et son travail littéraire à deux cultures et deux peuples qui aujourd’hui se livrent une guerre fratricide.
Diplômé en études slaves à Oxford et agrégé de russe, Georges Nivat a été nommé professeur de littérature russe à l’Université de Genève en 1974. Il a également enseigné à Harvard et Stanford. En 2000, il est nommé professeur honoraire de l’Université de Genève. Entre autres nombreuses distinctions, il a reçu le titre de docteur honoris causa tant de l’Académie Mohyla à Kyiv, que de l’Académie des Sciences de la Russie (Maison Pouchkine) à Saint-Pétersbourg.
Georges Nivat est aussi un traducteur littéraire remarquable. Il a contribué à la découverte et au rayonnement de l’auteur russe Alexandre Soljenitsyne dans le monde francophone. Il est également traducteur de Pouchkine, Gogol, Marina Tsvetaeva, Andreï Biély, Mark Kharitonov et de bien d’autres écrivaines et écrivains. Il vient par ailleurs de traduire en français le poète ukrainien résistant Vasyl Stus, mort d’une grève de la faim au Goulag, en 1985. Ce recueil de poèmes paraîtra en bilingue (ukrainien/français), à l’automne, aux éditions Dukh i Litera (Kyiv). Sa collaboration avec les éditions L’Âge d’Homme à Lausanne, pour lesquelles il a dirigé dès 1967 la collection Slavica consacrée à la littérature russe et la littérature d’Europe orientale, a permis de faire découvrir à la Francophonie des œuvres exemplaires.
Georges Nivat est aussi un chroniqueur et un essayiste. On lui doit notamment Vers la fin du mythe russe (1983,1988), Russie-Europe, la fin du schisme (1993) et Vivre en russe (2007), tous parus à L’Âge d’Homme. Il a dirigé, chez Fayard, une monumentale Histoire de la littérature russe. Il a signé, chez le même éditeur, Les sites de la mémoire russe, inventaire affectif, historique, mythologique et savant du monde russe (second tome publié en 2019).
Pour le Jury, il incarne l’amour d’une culture, d’un peuple qui aujourd’hui subit une guerre qu’il a, dès le début, fermement condamnée.
Le jury des Bourses et Prix culturels 2022