« Pour empêcher la disparition du soleil, il faudra faire cérémonie et imaginer d’autres rituels. Il faudra mélanger le chant, la danse, la musique et la parole, s’en remettre à de nouvelles divinités, et peut-être hisser l’art de croire en l’humanité à son plus haut point. » Ce thème central de la disparition soudaine du soleil – qui apparaît dans la création Huit Minutes (nous y étions presque), portée par le collectif d’OperaLab.ch – est une forme de métaphore de nombreuses préoccupations contemporaines : la question écologique, l’épuisement des ressources ou encore la vulnérabilité humaine face à la nature…
Au fil de son processus créatif, le collectif d’artistes a aspiré à sortir des schémas habituels et à conjuguer l’opéra au futur. En ce sens, les artistes ont notamment cherché à repenser le rapport au public en interrogeant l’une des grandes conventions de l’opéra, à savoir le dispositif frontal avec fosse. Dans cet opéra à venir, rien de tel : le public sera impliqué, immergé et considéré comme un acteur à part entière du spectacle. Il fera même, dans une certaine mesure, partie de la fiction. Quant à l’univers musical de l’œuvre, la partition prévoit l’intervention de toutes et tous les interprètes, de manière indistincte.
Ce projet de création a par ailleurs l’originalité d’être encadré à la fois par des institutions culturelles (le Grand Théâtre de Genève et la Comédie de Genève) et par des hautes écoles spécialisées de Suisse romande (la Haute école d’art et de design, la Haute école de musique de Genève, la Manufacture – Haute école des arts de la scène, l’Institut littéraire suisse de la Haute école des arts de Berne), en partenariat avec le Flux Laboratory, L’Abri et La Bâtie-Festival Genève.
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