Loin de se limiter au combat pour le suffrage féminin, cette avocate et journaliste tenait à exposer l’aspect systémique de l’oppression des femmes. Par sa véhémence et son intransigeance, Iris von Roten s’est attiré les foudres aussi bien des représentants de la domination masculine que des groupes féministes de son époque. Cette œuvre majeure d’Iris von Roten – intitulée en allemand Frauen im Laufgitter. Offene Worte zur Stellung der Frau – sera d’ailleurs violemment critiquée en raison de son caractère radical, la poussant à se retirer du débat public.
Dans une langue aussi furieuse que grinçante, son manifeste Femmes sous surveillance (1958) fait l’état des lieux des droits des femmes, dépeint les humiliations et les luttes du quotidien, et imagine une société épanouissante et égalitaire. En livrant une étude approfondie des rapports de domination, elle renseigne ainsi autant sur les mécanismes d’hier que sur les problématiques et combats contemporains.
Pour réaliser la traduction littéraire de Femmes sous surveillance, Camille Logoz a notamment bénéficié d’une bourse et d’une résidence de trois mois à Rarogne, à l’Atelier de traduction de l’État du Valais.