La recherche s’intéresse aux personnes âgées ayant recours à des prestations d’aide et de soins à domicile proposées par des entreprises privées à but lucratif. Si l’émergence de telles entreprises est récente en Suisse romande, elle se développe rapidement.
Nos investigations porteront sur la manière dont les personnes âgées perçoivent ces nouveaux acteurs privés du réseau d’aide et de soins dans les cantons de Genève et Vaud et agissent vis-à-vis d’eux. Quelles sont les raisons qui justifient leur recours à ce nouveau type de prestations? La nature de leurs attentes et de leurs besoins? Les stratégies qu’elles développent sur un marché qui se diversifie.
Les données recueillies seront analysées sous l’angle de la marchandisation des services qui s’appuie fortement sur la notion de «libre choix» des clients; nous interrogerons cette conception des transferts monétaires conçus dans le but d’augmenter les possibilités de «choix» des personnes âgées, en augmentant leur pouvoir d’achat et en diversifiant l’offre du marché; nous reviendrons sur la notion centrale de «citoyen-consommateur» qui sous-tend la réforme et la privatisation (partielle) des services publics.
Cette recherche s’inscrit dans une réflexion sur les relations des personnes âgées avec les acteurs des réseaux de soins formels et sur leurs changements de mode de vie, dans un contexte où les transformations des structures et des liens familiaux peuvent faire craindre une réduction, voire une insuffisance de l’aide informelle fournie par les proches et la famille. Nous chercherons à déterminer en quoi et jusqu’où ces personnes âgées restent actrices de leurs décisions et si la notion de «libre choix» du prestataire peut conduire à des types de prise en charge nouvelles ou différentes de celles proposées par les acteurs habituels de l’aide et des soins à domicile et contribuer, finalement, à une meilleure qualité de vie des personnes âgées et de leurs proches.