« Peut-on être nostalgique de la mémoire de quelqu’un d’autre ? Le travail de Peilian Li prend sa source aux confins du langage – là où les machines, les souvenirs et les rêves interviennent sans hiérarchie – et s’intéresse à la manière dont tous ces mots génèrent des formes ou deviennent images, ce qui vient à questionner la place des artistes aujourd’hui. Si l’intelligence devient artificielle, le jury apprécie que l’artiste se saisisse de ces outils comme moyen pour continuer à penser le monde. »
Peilian Li (*1994) est une artiste visuelle et écrivaine basée en Suisse romande depuis 2016. Née en Chine, elle vient vivre en Suisse, au Tessin, à l’âge de 10 ans, avant de s’installer à Vevey, après des études en arts visuels à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL).
Sa pratique artistique ne se limite pas à un médium ou à une forme spécifique : Peilian Li explore des formats variés et crée des espaces propices à l’apparition de récits, des lieux d’écoute et d’attention où les idées peuvent émerger librement et les pensées circuler. Pour elle, créer, ce n’est pas simplement peindre ou construire une installation, mais chercher un terrain de jeu, un endroit où l’on peut se sentir apaisée et curieuse à la fois.
Depuis 2022, elle développe une recherche autour de l’intelligence artificielle (IA), abordée sous ses dimensions morale, philosophique, sociale et spirituelle. Elle s’intéresse aux liens faibles, à la désincarnation numérique, aux relations entre mémoire individuelle et mémoire collective, ainsi qu’aux formes poétiques que peuvent prendre les créations liées à l’IA.
Son processus commence souvent par un partage intime de souvenirs personnels, qui s’étend ensuite vers une approche plus globale intégrant la recherche scientifique et des interventions in situ. Par son travail, Peilian Li raconte des histoires où l’écoute, la perception et l’intuition jouent un rôle fondamental. Elle suit les signaux, les coïncidences, les détails, convaincue que ce qu’elle remarque mérite d’être suivi.
